Publié le 24 novembre 2025 Mis à jour le 24 novembre 2025
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Complément date
Mercredi 13 novembre 2025

 
Lieu(x)
MSH - 4 rue Ledru à Clermont-Ferrand

FLSH - Salle 011

                      Le 13 novembre , Ornella Tchanque (doctorante Géolab Limoges) nous présentera en séminaire interne Geolab 2025-2026 : "L’agriculture de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal : réponses aux dynamiques modernes de gestion de l’eau à travers le concept innovant Nexus (eau-énergie-alimentation)".
 

L’agriculture de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal est une pratique ancestrale reposant sur le cycle naturel des crues. Elle a été progressivement marginalisée sous l’effet des transformations socio-politiques coloniales, puis par les grands aménagements hydrauliques post-indépendance, notamment ceux portés par l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS). L’installation de barrages, tels que Diama et Manantali, a profondément modifié le régime hydrologique, affectant l’équilibre entre l’accès à l’eau, la demande énergétique pour l’irrigation, et la production alimentaire.

Sous la colonisation française, la vallée a été restructurée pour favoriser les cultures irriguées de riz et de mil, provoquant une salinisation des sols et une baisse de la fertilité. Cette dynamique s'est prolongée après l'indépendance, avec une dépendance accrue aux infrastructures de pompage, d’énergie et coûteuses. Dans ce contexte, l’approche NEXUS Eau-Énergie-Alimentation permet d’analyser les interdépendances entre ces quatre secteurs, et d’envisager des stratégies intégrées pour la restauration durable telle que l’agriculture de décrue.

La recherche s’articule autour de deux questions principales : comment l’approche NEXUS peut-elle contribuer à la valorisation de l’agriculture de décrue ? dans quelle mesure les aménagements hydrauliques de l’OMVS influencent-ils les dynamiques actuelles ? L’hypothèse est que le NEXUS offrirait des solutions pour optimiser la gestion des ressources et réduire les impacts environnementaux, alors que les infrastructures existantes, malgré leurs avantages économiques, ont accentué la marginalisation de l’agriculture de décrue.

Une approche intégrée, combinant gouvernance adaptative, solutions énergétiques durables et stratégies agro-écologiques, apparaît essentielle pour renforcer la résilience agricole face aux défis climatiques et socio-économiques, tout en valorisant les savoirs locaux.